Le gouvernement ivoirien a annoncé, vendredi, l’interdiction des meetings et manifestations publiques organisés par les partis ou groupements politiques sur toute l’étendue du territoire national, pour une durée de deux mois.
Cette décision émane d’un arrêté conjoint du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, rapporte Anadolu.
« Pendant une période de deux mois à compter de la date de signature du présent arrêté, les meetings et manifestations publiques des partis ou groupements politiques sont interdits sur toute l’étendue du territoire national, à l’exception de ceux qui s’inscrivent dans le cadre de la participation au processus électoral relatif à l’élection du président de la République du 25 octobre 2025 », indique le texte.
L’arrêté précise que « les contrevenants à la mesure d’interdiction sont passibles de poursuites judiciaires ».
Cette mesure intervient dans un climat politique marqué par plusieurs manifestations de l’opposition depuis le 11 octobre, dans diverses villes du pays, contre un quatrième mandat du président Alassane Ouattara.
Selon le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), formation de l’ex-président Laurent Gbagbo, ces manifestations ont été réprimées par les forces de l’ordre, faisant « deux morts, dont un bébé de deux ans asphyxié par des gaz lacrymogènes à Abié, dans le département d’Adzopé ».
Le parti évoque également « une trentaine de blessés » et « plus de 700 interpellations », dont « 65 placements sous mandat de dépôt à la prison d’Abidjan (ex-MACA) ».
Dans une déclaration transmise vendredi à la presse, le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) a appelé « les acteurs politiques à la retenue » et au respect des voies légales d’expression et de manifestation.
L’institution nationale a également demandé « l’ouverture d’enquêtes sur tous les cas d’atteintes aux droits de l’homme » et exhorté les autorités à « garantir la protection des citoyens tout en préservant un climat apaisé, favorable à la tenue d’une élection présidentielle sereine ».
Le CNDH a par ailleurs « condamné les actes de défiance à l’encontre des institutions républicaines » et invité les populations « à préserver la paix et les acquis démocratiques ».