Dans une analyse publiée par Sud Quotidien, Jean Pierre Malou examine l’annonce d’une nouvelle baisse des prix des denrées alimentaires au Sénégal, prévue pour la fin de l’année 2025. Il met en perspective cette promesse du ministre de l’Industrie et du Commerce, Sérigne Guèye Diop, avec la réalité vécue par les ménages qui, selon lui, peinent à constater les effets de la première baisse intervenue en 2024.
Selon l’analyse de Jean Pierre Malou, le principal obstacle réside dans la chaîne de distribution. Il souligne qu’entre la réduction officielle des prix de gros et l’étalage du détaillant, la différence est souvent absorbée par les intermédiaires. Cette situation serait aggravée par un manque de surveillance efficace, malgré le recrutement de 1000 volontaires pour les contrôles. L’auteur pointe également des pratiques spéculatives, où des commerçants conserveraient des stocks acquis aux anciens tarifs pour maintenir des prix élevés, neutralisant ainsi les initiatives gouvernementales.
L’impact sur le budget des familles sénégalaises est considérable. Jean Pierre Malou rappelle que « les dépenses alimentaires représentent souvent plus de 50% du budget des ménages modestes sénégalais ». Pour lui, cette pression financière constante sur des produits essentiels comme le riz, l’huile ou le sucre engendre un sentiment de frustration au sein de la population. Il met en avant les conséquences pour les plus vulnérables, telles que la réduction du nombre de repas quotidiens ou le recours au crédit pour se nourrir.
Le gouvernement envisage la mise en place de boutiques témoins, ou « Sonadis », pour contrer ces défaillances. D’après l’auteur, le succès de cette initiative dépendra de plusieurs facteurs : une implantation large sur le territoire, un approvisionnement constant et une transparence totale sur les prix affichés. Cette annonce sur les denrées alimentaires s’inscrit dans un contexte où d’autres mesures sur le coût de la vie sont attendues. D’ailleurs, selon nos informations, le gouvernement a également communiqué sur une future baisse des tarifs de l’électricité à partir de 2026, qui serait rendue possible par l’exploitation des ressources gazières nationales.
Pour conclure son analyse, Jean Pierre Malou estime que cette deuxième baisse des prix constitue « un test de crédibilité majeur pour le gouvernement ». Il affirme que les mesures resteront théoriques si elles ne sont pas soutenues par un mécanisme de contrôle et d’application strict. Sans un passage de l’annonce à l’action concrète, il craint que le fossé entre les attentes des citoyens et les résultats des politiques publiques ne continue de se creuser.
