Maradi, 23 Octobre (ANP) – Le Ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, le Médecin Colonel-Major Garba Hakimi a présidé, ce jeudi 23 octobre 2025 à Maradi, la cérémonie de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre la poliomyélite. Cette édition 2025 est placée sous le thème « finir la polio, chaque enfant, chaque vaccin partout ».
Dans l’allocution qu’il a prononcée, le Ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique a indiqué qu’à travers le monde, la poliomyélite touchait plus de 350.000 personnes par an dans 125 pays et était l’une des maladies les plus redoutées paralysant des milliers d’enfants tous les ans.
Des interventions de renforcement de la vaccination de routine et l’organisation des campagnes de vaccination de masse ont permis de faire reculer ce fléau et de débarrasser plusieurs pays de cette maladie.
Selon lui, ces actions ont donc permis la réduction des cas de poliomyélite qui ont été réduits de 99,9% grâce aux efforts de vaccination, de la surveillance épidémiologique, de l’engagement des autorités, de l’adhésion des populations et de la plus haute impulsion donnée par l’initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite.
« Comme succès, en avril 2016, le Niger a été déclaré indemne de la circulation du polio virus par la commission régionale de certification de l’éradication de la poliomyélite de l’OMS Afrique », a-t-il avancé, soulignant néanmoins que le virus variant de type 2 continue à circuler dans le bassin du Lac Tchad, et que des ripostes sont organisées depuis 2021.
Pour lui, l’objectif de l’éradication de la poliomyélite reste une priorité pour le Niger qui déploie toutes les interventions des services de la vaccination basée sur l’équité de l’atteinte de toutes les populations cibles dont celles ayant un accès limité aux formations sanitaires.
Le Ministre reconnait aussi que la poliomyélite, maladie hautement contagieuse, ne connait pas de frontière et c’est pourquoi, « nous devons rester vigilants et continuer à la combattre à travers une surveillance épidémiologique ». « Les vaccins contre la poliomyélite doivent être garantis à chaque enfants quel que soit son milieu de vie, aucun enfant ne doit rester non vacciné », a-t-il dit.
Il a lancé un appel à la mobilisation des leaders communautaires, religieux et traditionnels, à l’engagement des agents de santé, des médias, à l’adhésion des parents pour l’utilisation des centres de santé dans la vaccination. Il a réaffirmé l’engagement du Gouvernement du Niger à soutenir toutes les initiatives visant à maintenir le pays exempt de poliomyélite. Il a enfin exprimé la gratitude des plus hautes autorités du Niger aux partenaires et acteurs pour leurs multiples appuis apportés dans le cadre de la lutte contre les maladies.
Auparavant, le président de Rotary International, Monsieur Illo Adam a rappelé que son institution organise, durant le mois d’octobre à travers le monde, de nombreuses activités pour sensibiliser le public, mobiliser les décideurs et soutenir activement les efforts d’éradication. Il a indiqué que la célébration de cette journée est hautement symbolique car elle coïncide avec l’anniversaire du Dr Jonas Salk, l’inventeur du premier vaccin contre cette maladie dévastatrice.
« Grâce aux efforts conjoints des autorités sanitaires, des partenaires humanitaires du Rotary International et de nombreux auteurs engagés, nous nous rapprochons chaque jour un peu plus de l’éradication totale de la polio. Le combat doit se poursuivre sans relâche », a-t-il soutenu, tout en faisant remarquer que depuis la création en 1988 de l’Initiative Mondiale pour l’Eradication de la Poliomyélite par Rotary et ses partenaires, le nombre des cas dans le monde a chuté de plus de 99,9%. Toutefois, il a indiqué que le combat n’est pas terminé et tant que le virus circule quelque part dans le monde, aucun enfant n’est totalement à l’abri.
Monsieur Illo Adam a ensuite décliné les priorités pour le Niger qui sont, entre autres, un engagement politique fort et une appropriation effective des actions par les autorités nationales ; un centre d’opérations d’urgence robuste, capable de coordonner la riposte dans les régions concernées ; une coordination renforcée avec les autorités locales et régionales et une meilleure synchronisation des campagnes de vaccination transfrontalières afin d’éviter toute réintroduction du virus à travers les frontières.
Pour le représentant résident de l’OMS, chef de file des partenaires, Dr Kassimi Casimr Maningo, cette journée rappelle l’engagement historique de la communauté internationale contre cette maladie invalidante, mais évitable. Il a salué le rôle pionnier du Rotary International, initiateur du programme polio+ en 1985, qui a jeté les bases de la mobilisation mondiale. « Des progrès notables ont été réalisés car 99% des cas de poliomyélite ont été contrôlés », a-t-il dit, avant d’ajouter que la polio n’est pas encore terminée, tant qu’il y aura des pays dans lesquels ce virus circule. C’est pourquoi, il estime nécessaire le maintien de la mobilisation, d’intensifier les efforts de vaccination. Il a également relevé la persistance du virus dans le bassin du Lac Tchad qui reste vulnérable à cause des problèmes sécuritaires et des déplacements des populations.
Dr Kassimi Casimr Maningo reconnait que le Niger a fait des progrès parce que déclaré libre de polio en 2016, malheureusement en 2018, des cas continuent à circuler. Il a salué les efforts du Niger puisque parmi les pays du bassin de Lac Tchad, il figure parmi ceux qui ont diminué les cas. « Cette journée que nous commémorons constitue une confirmation de notre engagement indéfectible à soutenir le Niger », a-t-il rassuré.
Enfin, il a soutenu que chaque enfant doit être protégé, chaque dose de vaccin est précieuse, chaque engagement individuel ou collectif fait la différence.
AT/KPM/ANP-168 Octobre 2025