Dans une tribune relayée par Emedia, Cheikh Oumar Diagne, Secrétaire général du Rassemblement pour la Vérité/ACD, a livré son point de vue sur la controverse entourant la dette du Sénégal. Il conteste l’utilisation du terme « cachée » et fustige ce qu’il qualifie de « mensonges et de manipulations » dans le débat public.
Selon M. Diagne, la dette vis-à-vis du secteur bancaire « ne pouvait pas être CACHÉE, ni au FMI ni à la BCEAO ». Il soutient également que les écarts constatés étaient connus au sein du ministère, puisqu’ils ont été relevés entre les chiffres de la Direction de la Dette Publique (DDP) et ceux de la Direction des Opérations de Dette Publique (DODP). Il affirme avoir été le premier à évaluer publiquement la dette à 116 % du PIB, « pendant que toute l’opinion était à 99 % », et estime aujourd’hui que « les vrais chiffres de la dette sont autour de 130 % ».
Son intervention s’inscrit dans un débat public animé, qui a récemment vu l’expert électoral Ndiaga Sylla créer la polémique avec ses propres déclarations sur le sujet. Cheikh Oumar Diagne critique vivement ceux qu’il estime « intellectuellement démunis et techniquement handicapés » pour aborder cette question, leur lançant : « au nom de l’ignorance et de la bêtise, taisez-vous ! ».
Pour étayer son propos, il cite plusieurs exemples historiques de ce qu’il considère comme des dépenses extrabudgétaires ou des montages financiers connus et non comme des dettes dissimulées. Il évoque notamment les « chantiers de Thiès » en 2004, les dépenses liées à l’OCI en 2008, ou encore le financement de l’aéroport de Diass (AIBD). Concernant ce dernier, il précise que « tous les États font ce genre de montage pour éviter d’alourdir la dette de l’État central et ça ne s’appelle pas CACHÉE car non détournée et connue des services de l’État ! ».
Enfin, Cheikh Oumar Diagne estime que le débat devrait plutôt porter sur la pertinence des critères de convergence et la cohérence de la politique d’endettement du pays. Il appelle à revoir ces critères en intégrant une « démarche smart-debt » et plaide pour une banque centrale davantage au service du développement des États de la zone.