Au Cameroun, le climat post-électoral s’est tendu ce dimanche suite à l’annonce d’Issa Tchiroma Bakary. Le candidat du Front pour le Salut National du Cameroun (FNSC) à la présidentielle du 12 octobre a déclaré qu’il rendrait publiques ses propres tendances électorales, basées sur les procès-verbaux des bureaux de vote.
Selon les informations rapportées par Sud Quotidien, l’équipe de campagne d’Issa Tchiroma a précisé que ces données couvriraient 18 départements, ce qui correspondrait à près de 80 % de l’électorat national. Le candidat a assuré que les chiffres diffusés seraient étayés par des preuves documentées, affirmant qu’ils reflètent fidèlement le choix des électeurs. Cette démarche fait suite à sa déclaration du 14 octobre, où il avait déjà revendiqué la victoire face au président sortant, Paul Biya, candidat pour un huitième mandat.
La réaction du pouvoir ne s’est pas fait attendre. Le ministre de l’Administration territoriale, Atanga Nji Paul, a qualifié cette initiative d’« imposture » et de « comportement anti-républicain ». Il a rappelé que seul le Conseil constitutionnel est habilité à proclamer les résultats officiels du scrutin. De son côté, Issa Tchiroma a affirmé samedi avoir eu des échanges avec des membres du gouvernement et des forces de sécurité, dans un contexte de vigilance accrue. Cette tension est palpable sur le terrain, où des partisans se sont mobilisés pour assurer la protection de son domicile.
Dans ce climat, l’opposant Maurice Kamto, qui n’a pas participé à l’élection, a lancé un appel au calme vendredi. Il a exhorté les autorités à la retenue et au respect du verdict des urnes, mettant en garde contre une escalade des tensions. Il a souligné que le pays fait déjà face à de multiples défis, notamment la pauvreté et les conflits dans plusieurs régions. En attendant, le Conseil électoral a officialisé la composition de la Commission nationale de recensement général des votes. Les résultats définitifs de l’élection présidentielle sont attendus au plus tard le 26 octobre.