« Le régime veut asphyxier la presse privée au Sénégal »

Compartilhar


Le président du Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse (CDEPS), Mamoudou Ibra Kane, s’inquiète de la tournure que prennent les rapports entre le régime de la « troisième alternance politique » et la presse privée. Réagissant à l’affaire du groupe Prexte d’Aïssatou Diop Fall, sommé par une banque de la place de solder une dette de 49 millions de F CFA, il élargit le débat à ce qu’il considère comme une stratégie d’« asphyxie » de la presse indépendante.

« Les rapports entre le régime actuel et la presse privée n’ont jamais varié, ce sont des rapports contractuels », souligne mercredi Mamoudou Ibra Kane sur la Rfm.

Il rappelle qu’au début, beaucoup espéraient que cette nouvelle gouvernance allait assainir les relations avec les médias, en rompant avec les connivences du passé. « On pensait que le régime allait mettre fin à la protection dont bénéficiaient certaines entreprises proches de l’ancien pouvoir, afin de permettre à une presse républicaine de jouer pleinement son rôle », dit-il.

Mais selon lui, la réalité a pris une autre tournure. « Petit à petit, au fil des dix-neuf mois de la troisième alternance, il apparaît clairement que le régime veut asphyxier la presse privée au Sénégal », dénonce le patron de presse, qui dirige également deux quotidiens sportifs (en stand by) et une imprimerie travaillant pour une grande partie des journaux du pays.

Mamoudou Ibra Kane affirme n’avoir jamais affiché de position partisane : « J’ai toujours eu le même discours, que ce soit sous Abdoulaye Wade, Macky Sall ou aujourd’hui sous le président actuel. » Pourtant, il dit constater des signaux inquiétants : « Cela a commencé par des insinuations selon lesquelles les patrons de presse ne paieraient pas leurs impôts. Derrière ces accusations, on sent une volonté de discréditer et de fragiliser la presse. »

Pour lui, « s’attaquer à des entreprises de presse sous prétexte de redressements fiscaux ou de dettes bancaires, c’est un nouveau pas contre la liberté de la presse ». Il appelle les citoyens à la vigilance : « Le régime de la troisième alternance veut confisquer les libertés fondamentales, principalement la liberté de la presse et la liberté d’expression. »

Et de conclure : « C’est un danger pour la démocratie au Sénégal. Les partis, les acteurs de la société civile et les citoyens doivent se mobiliser pour défendre la liberté de la presse, qui est un pilier essentiel de notre vie démocratique. »



Source link

spot_img

Veja também

- Advertisement -spot_img