Le directeur général du 3FPT, Dr Amadou Bobo Ba, a apporté vendredi de nouvelles précisions sur la dette cachée estimée à 4 857 milliards FCFA, dénoncée par le nouveau régime. Face à la presse, il a évoqué une démarche de « vérité et de responsabilité » pour situer les torts dans cette affaire qui, selon lui, dépasse le simple cadre financier.
« Cette notion de dette cachée a une dimension politique, juridique, économique, budgétaire et financière », a-t-il affirmé, en soulignant que ces agissements traduisent une faute grave de gestion.
S’appuyant sur le rapport de la Cour des comptes, le Dr Ba a indiqué que « la dette a été cachée au peuple sénégalais », la qualifiant d’“odieuse”, car contractée sans le consentement de la représentation nationale.
« Emprunter sans autorisation de l’Assemblée nationale viole la loi organique relative aux lois de finances et le Code de transparence dans la gestion des finances publiques », a-t-il rappelé.
Le rapport de la Cour des comptes, cité par le Dr Ba, détaille les mécanismes ayant permis la dissimulation de ces montants : 4 105 milliards sous forme de lettres de confort et d’attestations budgétaires, 564 milliards en certificats nominatifs d’obligations, et environ 238 milliards liés à des subrogations de dettes concernant une vingtaine d’entreprises.
La Cour des comptes a reconstitué ces montants « à partir des tableaux de financement et des conventions d’engagement », constatant que 4 857 milliards ont été mobilisés en dehors des circuits légaux, sans inscription dans les lois de finances.
« La dette a été contractée en violation des règles, et le peuple doit savoir comment cela s’est fait », a conclu le Dr Ba, promettant que les responsables seront identifiés et poursuivis.
